28 juil. 2012

La cérémonie d'ouverture des JO de Londres

Tu voulais pas rester à gober devant ton écran jusqu'à 1h34 du matin pour voir la fin de la cérémonie d'ouverture, alors combatsdecoqs l'a fait pour toi et te dit ce qu'il faut retenir au cas où tu te retrouverais lundi midi à la cantine avec des collègues qui ne parlent que de ça. 

Les moments les plus classes de la cérémonie : 
1 - Les anneaux olympiques représentés en feu après que l'anneau central a été fondu par les mineurs dans le tableau représentant la révolution industrielle. 

2 - La vasque de la flamme olympique formée d'une multitude de petites flammes qui se sont regroupées en s'élevant vers le ciel.

3 - Les veilles images choisies par Dany Boyle dans les montages vidéo (la reine d'Angleterre au Jo de Londres de 1948, Carl Lewis, Kate et William (girly)...). En revanche les créations étaient plus grotesques. 

Les moments les plus cool : 
1 - L'hommage à la littérature enfantine britannique : Peter Pan, Alice au Pays des merveilles, Harry Potter (lecture de JK Rolling), et une armée de Mary Poppins venant du ciel pour chasser les mangemorts. 
2 - Le Show Mister Bean sur la musique des Charriots de feu : vraiment mythique et universel.

3 - L'hommage à la pop anglaise tout en fluo - 15 minutes d'un best of des meilleures chansons depuis les années 1960 : avant le show des Spice Girls pour la cérémonie de clôture. Artic Monkeys au milieu de la cérémonie, et Hey Jude par Paul MacCartney pour terminer, ça avait un peu de gueule aussi. 


Les moments où tu t'es dit "plutôt crever la bouche ouverte que subir ça plus longtemps" : 
1 - David Beckham apportant la flamme olympique en bateau sur la tamise - beurk.

2 - Le défilé des 214 sélections - c'est long, très très long, et en plus il y a des faux pays.

3 - Les commentaires de TF1 : Harry Roselmack, Denis Brognard, et Gilles Bouleau. Pour vous dire à quel point il était mauvais, la plus pertinente et agréable, c'était Amélie Mauresmo, le comble. 


Les moments dont on ne sait que penser : 
1 - L'arrivée de la Reine après un petit film avec Daniel 007 Craig en hélicoptère, puis sautant en parachute au-dessus du stade : jusqu'à la fin tu crois que Elizabeth va ramener son boule en hélico, c'est quand même très classe, et après il y a ce saut en parachute ridicule d'une nana habillée comme elle. C'est soit punk d'utiliser ainsi l'image de la Reine, soit le tout était grotesque, je n'arrive pas à choisir.

2 - L'hommage au National Health Service : alors ok les Anglais ont peut-être inventé la Sécu, et tout y est gratuit donc on rend hommage au NHS, mais bon les conditions désastreuses des hôpitaux britanniques, les délais d'attente - on aurait dit Pékin 2008 qui valorise les valeurs démocratiques.

3 - Mon dieu que c'est consensuel, rien pour titiller les moments difficiles de l'histoire du pays : la révolution industrielle c'était quand même hyper cool pour les ouvriers apparemment, la question de l'Irlande du Nord... rien non plus sur l'actualité, la crise...



Et aussi : la Reine ne sourit jamais, deux discours au milieu qui ne servent à rien, et Bradley Wiggins, le premier vainqueur britannique du tour de France, qui lance la cérémonie en frappant une cloche fabriquée comme celle de big ben mais plus grosse, avec ses rouflaquettes et sa dégaine "good morning england", ce mec est officiellement le sportif le plus classe du monde. 



27 juil. 2012

Paprika - un magazine épicé (ouh elle est bonne celle-là, pas facile en plus)

Réussir un voyage, des vacances, s'évalue selon un seul critère : pouvez-vous dire en rentrant chez vous : "J'ai bouffé du pays". Quand la poule et le coq quittent leur poulailler parisien, ils n'ont qu'une priorité, que la destination soit en France ou à l'Etranger : bouffer du pays. 

Oubliez les musées, les châteaux, les balades, les monuments et autres expositions ; en tout cas n'en faîtes pas votre priorité. N'ayez en voyage qu'une seule obsession : manger des produits locaux, manger des spécialités, dénicher le meilleur bar de la ville, le meilleur troquet pour manger du poisson grillé au Portugal, un tiramisu en Italie, des kefta au Maroc, trouver le meilleur gâteau basque, arpenter les marchés et dévaliser les paysans de la région, à l'étranger passer en revue chaque rayon d'un supermarché pour dénicher une petite pépite qui a l'air un peu dégueulasse, surement trop gras, trop sucré mais que nous n'avons pas en France, par exemple de la viande séchée de renne en Norvège, ou des friands à la saucisse sous-vide au Pays-Bas. 



Et c'est là qu'intervient le magazine Paprika, qui a parfaitement saisi le sens de notre maxime. Il s'agit d'un nouveau magazine de voyage (oubliez Géo, Escapades, Lonely Planet Mag qui ressortent les mêmes dossiers depuis dix ans...)  consacré aux plaisirs culinaires. Le magazine vous dit que manger pendant vos vacances, et plus subtilement encore il peut vous convaincre de faire vos valises juste parce que vous avez déjà succombé aux plaisirs culinaires de votre destination. Le magazine s'appelle donc "Paprika : le goût des voyages". Tout est dit. 

Le magazine sort tous les deux mois (ce n'est donc ni un hebdomadaire, ni un trimestriel, ni un bi-mensuel ou mensuel, mais putain comment on dit quand un magazine sort tous les deux mois ?). Le numéro de cet été est le numéro 3. Il est consacré à Stockholm, une destination qui nous est chère. Vous y découvrirez les kanelbulle, le meilleurs café de la ville, une belle terrasse, le restaurant d'un grand jardin où sont préparés les produits sortis de terre dans un périmètre de 100 mètres autour de la cuisine, le marché couvert où se faire un petit plat pour 8€, par exemple un roulé de boeuf au lard et au choux accompagné d'une purée et de confiture d'airelles.  



Le précédent numéro était consacré à New York, une chance c'est notre destination de vacances : autant dire qu'on va réellement y bouffer du pays entre bagels et burger trucks. Et le premier numéro était consacré à Lisbonne, nos vacances de l'année dernière. Autant dire que ce magazine, on aurait très bien pu en être les rédacteurs et qu'ils nous ont très très bien ciblés. 

Si vous partez pour une de ces destinations, il est possible de commander les anciens numéros. Le numéro de la rentrée sera consacré à Venise. 

C'est réellement présenté comme un magazine de voyage, les adresses sont classées par quartier. Mais ça change des Bons plans guide du routard : on a des photos, on voit les cuisines, on sort donc des restaurants où les touristes d'a coté, d'en face, de derrière auront le même guide que vous, posé sur la table. On vous dit quels produits ramener (ceux que vous irez acheter en supermarché). On vous conseille des films et des livres pour découvrir la ville. 


En plus du dossier principal : une destination et des bonnes adresses en France (avec restaurants, produits à découvrir, vin à déguster), et des petits articles sur la fameuse "cuisine du monde" : sushi, vinaigre de xérès, et à la fin quelques recettes pas mauvaises du tout et très bien photographiées. 

Paprika, un magazine qui donne faim, qui donne envie de voyager, à acheter en kiosque pour 5€. 


26 juil. 2012

Je suis contre le droit d'héritage


Ce sont mes sœurs qui vont être contentes en lisant cet article : l'héritage est une ineptie économique, une remise en cause de l'égalité des citoyens, et une négation du mérite et du travail, des valeurs que la République valorise d'une main, et bafoue de l'autre.

Voici une conviction qui avait besoin d'être exprimée après le débat récent qui est venu faire sauter les députés UMP comme des cabris, sur leur siège de l'Assemblée nationale, parce que seront de nouveau taxées, à partir du 1er septembre, les transmissions (héritages ou donations) à partir de 100 000€, alors que Sarkozy avait en 2007 relevé le plancher d'imposition à 150 000€, un beau cadeau pour les plus riches qui, je l'espère, ont pu se gaver pendant cinq ans. Le changement c'est maintenant. Que le poids des dettes, des déficits, de la crise pèse sur les rentiers, merci !

L'héritage permet à des gens sans mérite, ou avec les mêmes mérites que vous, mais pas plus, de mieux vivre, d'être propriétaires d'un logement à Paris ou d'une belle maison sur la côte uniquement parce qu'ils sont bien nés. 

Les héritiers sont des rentiers qui bénéficient du travail, du mérite de leurs parents alors même qu'ils ont certainement pu bénéficié des bonnes conditions, de moyens, pour réussir leurs études, faire un long parcours universitaire, avoir accès à la culture, faire des voyages. Des avantages que je ne remettrai certainement pas en cause, c'est bien normal que des parents puissent apporter le meilleur à leurs enfants s'ils le peuvent au moment de leur éducation. C'est une belle chance que l'on souhaite à tous, notamment, car au moment de l'éducation, l'école publique, si on lui en donne les moyens, peut assurer l'égalité réelle des enfants ; les bourses scolaires permettent de démocratiser l'enseignement supérieur. La puissance publique en revanche ne pourra pas compenser un héritage de centaines de milliers d'euros.

Enfin si, elle le peut, en les taxant fortement, en empêchant ces transmissions. 

Par ailleurs, dieu soit loué pour l'allongement de la durée de vie, aujourd'hui les bénéficiaires des transmissions sont bien souvent des personnes d'ores et déjà à la retraite, des enfants du baby boom, des propriétaires, qu'on transforme en rentiers, et pas de jeunes actifs, qui cherchent à accéder au logement, qui ont d'important besoins et consomment.

Et pour les personnes qui arrivent à transmettre des héritages considérables, à plusieurs millions, c'est qu'ils ont réussi à accumuler une richesse trop importante, que la répartition des richesses a donc été mal faite, que les taxes sur les revenus ont été insuffisantes. Que celles pesant sur l'héritage ramènent un peu de justice !


L'argent des héritages, s'il a été stocké jusqu'ici, doit désormais retrouver les circuits économiques, permettre les investissements d'avenir. La France épargne trop, 18% de nos revenus. Ne permettons pas, par l'héritage, l'accumulation. Permettons la redistribution et la croissance par l'impôt. Permettons ainsi à chaque génération que le mérite et le travail l'emportent sur la naissance, que les cartes soient redistribuées, que l'ascenseur sociale soit en mouvement permanent, des mélanges, des recompositions, c'est-à-dire de l'avenir. L'héritage et la rente sont des positions figées, une société sclérosée qui attend tranquillement la mort. Je suis contre le droit d'héritage.

A suivre : Je suis contre le droit de propriété



24 juil. 2012

Léonie – Un restaurant où c'est aussi bon que chez ta soeur


Combats de coqs s'est remis à table, et pas n'importe où. Vous habitez le Pays basque, ce restaurant pourrait devenir votre cantine, vous y partez en vacances, c'est un passage obligé, ou faîtes comme nous, allez à Biarritz pour une seule raison : deux soirées chez Léonie. Les vibrations dans votre palais, les émotions procurées par la couleur des plats valent bien six heures de train depuis Paris.


Ce que vous y mangerez, je n'en ai absolument aucune idée parce que la carte évolue en permanence et change tous les deux mois en totalité. Une chose est sure, vous y mangerez bien, c'est-à-dire des produits de qualité et du pays basque, venant de petits producteurs en priorité, subtilement mis en musique, sobrement présentés.

Tout y est préparé maison, même les anchois. Et on repère la technique irréprochable des deux chefs en cuisine. En salle, la bonne ambiance est assurée par deux gosse-beaux qui savent alterner entre conseils en vin, sérieux au moment d'apporter les plats, et décontraction.

Histoire de vous faire saliver, voici ce que nous y avons mangé. Attention, ce n'est plus de la technique là, c'est de la poésie. En amuse-bouche, nous avons eu droit à des petites rillettes de saumon, citronnées merveilleusement, ça permet de découvrir le menu en toute sérénité.



En entrée, nous avons choisi des ravioles de homard (s'il vous plaît) avec une sorte de soupe émulsionnée dessus qui ne gâche rien, au contraire ; et une piperade maison à vous faire chavirer, accompagnée de ces fameux anchois et d'une chantilly curry-estragon (oh my god !). Et encore là t'as vu que le début.



Prends ces plats dans tes papilles : du lapin désossé, remonté, remodelé je ne sais pas comment mais tellement bien cuit et bien accompagné (des chanterelles, et une purée d'artichauts, ouais une purée d'artichauts, les mecs en cuisine sont tellement forts qu'ils arrivent à te faire aimer une purée d'artichauts, pourquoi pas des nems aux asperges pendant qu'on y est – ah bah justement ils nous ont préparé des nems aux asperges et même que ça envoyait grave du pâté, d'ailleurs on a pas goûté leur pâté mais paraît qu'ils préparent des terrines maison à tomber) que j'ai cru m'évanouir. La poule, elle, a vu les choses en très grand et choisi un plat aussi arrogant qu'il était bon : risotto aux truffes et sot-l'y-laisse confits à la graisse de canard. Je ne peux rien rajouter, vous avez déjà faim.

En dessert sur nos deux soirées, on a eu le droit à : des macarons à la vanille accompagnés d'une compotée à la rhubarbe (Ladurée peut aller se rhabiller) ; une verrine avec la puissance du chocolat au fond, la fraîcheur de framboises au milieu, et la légèreté d'une chantilly pistache au-dessus ;un cheesecake (qui en plus d'être léger, fin et délicieux, n'a pas besoin de cuisson – la chef-patissière s'est donnée une contrainte supplémentaire – je leur proposerais bien de créer l'OUCUPO – l'ouvroir de cuisine potentielle) accompagné d'abricots subtilement cuisinés ; et un éclair praliné avec des fraises, c'est bon, très très bon.


Et tout ça, c'est pour un menu Entrée-Plat-Dessert "Cuisine gourmande" à 35 euros, il y a aussi un menu moins cher "cuisine canaille" à 24 euros, mais tout aussi délicieux certainement, et une formule du jour plat dessert à 15 euros. Réservez votre table right now.

Si là franchement vous n'êtes pas convaincus, vous êtes des tocards, mais sachez quand même que des internationaux de rugby de Toulouse, Bayonne et Biarritz y ont leurs habitudes.

C'est à dix minutes à pied de la plage de Biarritz.

Léonie,
7 avenue de la Rochefoucauld
05 59 41 01 26

restaurant-leonie.com

20 juil. 2012

Olympe de Gouges


Il est des personnes dont on se demande pourquoi la postérité n’en a pas gardé un souvenir plus vif et plus pressant, alors même qu’elle a choisi de se rappeler C. Jérôme… C’est le cas d’Olympe de Gouges. Certains d’entre vous la connaissent certainement, mais d’une manière générale, elle est quand même relativement peu citée de nos jours. Pour ma part, je ne la connais que depuis quelques années, depuis que la classe du Coq a choisi « Olympe de Gouges » comme nom de promo (ce qui est arrivé 2 fois, preuve que le Coq est vraiment un féministe dans l’âme). Depuis lors, j’ai découvert bien des choses sur Olympe de Gouges et je tiens à vous en faire profiter, j’aurai l’impression de répandre la bonne parole autour de moi !


Olympe de Gouges, de son vrai nom Marie Gouze (il y a toujours une Marie derrière une grande dame), est donc une femme de lettres française du 18e siècle, née en 1748 et morte en 1793. Mariée plus ou moins contre son gré à un traiteur parisien, elle est plus ou moins contente quand celui-ci meurt quelques années plus tard. Après cela, elle eut plusieurs relations amoureuses ou sexuelles, notamment une très longue avec Jacques Biétrix de Rozières, mais elle refusa toujours de se remarier, considérant le mariage religieux comme un « tombeau de la confiance et de l’amour ». Elle se fait connaitre grâce à une pièce de théâtre où elle prône l’abolition de l’esclavage dans les colonies, acceptée par la Comédie-Française sous le titre Zamore et Mirza, ou l’heureux naufrage, mais vite retirée de leur répertoire, parce que bon, une femme qui défend les Noirs, c’est  bien beau, mais c’est quand même mieux à la Bastille. Pour cette pièce et d’autres textes abolitionnistes, elle fut citée par l’abbé Grégoire dans la « Liste des Hommes courageux qui ont plaidé la cause des malheureux Noirs ».

Elle fait par la suite publier de nombreuses brochures politiques, elle rejoint les Girondins et tente de faire comprendre sa grande conviction, à savoir que les femmes sont capables d’assumer les mêmes tâches que les hommes, dans tous les domaines.  Elle rédige la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, dans laquelle on peut lire une des ses phrases les plus célèbres :

« La femme a le droit de monter sur l’échafaud ; elle doit avoir également celui de monter à la Tribune. »

Dans ses écrits, elle demande entre autres l’instauration du divorce, la suppression du mariage religieux au profit d’un contrat civil entre concubins, la création de maternités et de foyers pour mendiants. Une féministe visionnaire ! Profondément opposée à Marat, à Robespierre et aux violences qui ont découlé de la Révolution, elle est emprisonnée, puis, après un procès sommaire où elle doit se défendre sans avocat, elle est condamnée à mort, bien qu’elle assure être enceinte, et guillotinée, le 3 novembre 1793.


Depuis, elle a été réhabilitée, ses écrits réédités, des places, des bâtiments, des promotions portent désormais son nom (le bâtiment gynéco du CHU de Tours, un théâtre à Montpellier, la médiathèque de Strasbourg, une salle du ministère de l’Intérieur, etc.). Mais surtout, la sortie de la BD Olympe de Gouges, par Castel et Bocquet, chez Casterman écritures, devrait lui fournir une célébrité méritée. Très documentée, très riche, cette BD expose les différents moments de sa vie, depuis sa conception jusqu’à sa mort, ses engagements, ses convictions, ses erreurs aussi. C’est drôle, intelligent, très bien dessiné et très bien écrit. Bref, un bon moyen de se familiariser avec cette féministe avant de se lancer dans la lecture de ses propres écrits !

16 juil. 2012

Théâtre de la Loge


Même si on aime beaucoup le théâtre, pas facile de connaitre les 130 théâtres qu’accueille la ville de Paris. On connaît les plus connus bien sûr, la Comédie Française, le Point Virgule, le théâtre de l’Odéon, etc. Et parfois, par hasard, on découvre des petits trésors, des scènes dont on avait jamais entendu parler et on se demande bien pourquoi.

Cela avait été le cas avec le théâtre de l’Atelier, où j’avais vu Les Liaisons dangereuses. Un splendide théâtre du début du 19e siècle, avec des dorures, des tapis rouges, des colonnades, etc. Un vrai petit bijou ce théâtre, d’ailleurs classé monument historique. Alors bon, s’il y a des spécialistes du théâtre qui lisent cet article et que vous vous dîtes « Oh ben quand même, le théâtre de l’Atelier, c’est connu », je leur répondrais « Merde, il y a certainement des chansons de Claude François que je connais et toi non, donc me cherche pas, chacun son domaine ! ».

Il y a quelques jours, Combatsdecoqs a gagné des places pour le festival Summer of Loge, au théâtre de la Loge. Encore un théâtre qu’on ne connaissait pas. Situé au 77 rue de Charonne, dans le 11e arrondissement, on ne savait pas trop à quoi s’attendre. Arrivé au numéro 79, ne voyant aucune devanture pouvant s’apparenter à un théâtre, on a un peu flippé, mais en entrant dans la cour intérieure du 77, ça allait mieux, car l’endroit est vraiment beau, comme vous pouvez le voir sur les photos ci-dessous.




La salle du théâtre de la Loge, minuscule, noire des murs au plafond, peut contenir environ 40 personnes. Ce qui a l’avantage qu’on voit bien quelle que soit notre place. On a d’abord assisté à une « adaptation libre » de Peau d’Âne par la compagnie Maëlström. C’était vraiment bien, assez moderne et un peu surréaliste, avec de bonnes idées de mise en scène. Ensuite, la compagnie La Boîte à outils jouait Peu importe, tant pis, des petites saynètes inspirées du journal de Kurt Cobain. Ca peut faire un peu peur dit comme ça, mais c’était aussi très cool, très drôle et intelligent. Contre toute attente, ça donne envie de lire le journal de Kurt Cobain…

Une très bonne soirée donc ! Des petits théâtres parisiens à nous conseiller ?

Justin Bieber en Kurt Cobain... Envie de vomir, envie d'euthanasie

15 juil. 2012

Des cases et des bulles, de la culture, de la politique et du stalinisme

Petites chroniques, conseils et invitations à vous plonger dans trois bandes dessinées sorties en juin 2012. Vous les avez certainement déjà vues si vous arpentez régulièrement les bonnes librairies, voici quelques éléments qui je l'espère vous déciderons la prochaine fois à investir dans le domaine culturel, ou à me demander que je vous les prête. 


1. Mathieu Sapin - Campagne présidentielle


Mathieu Sapin réalise ici son troisième ouvrage sur "les coulisses de" et faut bien dire qu'à chaque fois, ça triche pas : Feuilles de Choux, sur le tournage du film de Sfar consacré à Gainsbourg, et Journal d'un journal, sur le travail de la rédaction du Journal du pouvoir en place Libération (vous avez peut-être découvert Sapin à travers le blog qu'il animait sur le site de Libération pendant la période où il était embarqué au sein du journal). Voici pour les deux premiers que je vous conseille de lire. 

Le troisième est consacré à la campagne présidentielle de François Hollande : les traits et les couleurs sont toujours aussi agréables, la naïveté et la distance prises sur la politique et les campagnes donnent tout son sens à l'ouvrage où l'on rencontre des journalistes blasés par les visites d'usines, où l'on apprend que lorsqu'un journaliste de France 2 a voulu entrer dans la loge de Hollande pour l'émission Des paroles et des actes, et s'est vu refusé l'accès, ce n'est pas parce que celui-ci se préparait dans le plus grand secret mais parce qu'il était tranquillement en slibard et en chaussettes sur le canapé à regarder les perfs de Joly et Sarkozy. On y revoie aussi Olivier Ferrand (décédé d'une crise cardiaque quelques jours après son élection aux législatives) témoignant de sa confiance sur le résultat de la présidentielle. 

Les trois ouvrages sont publiés dans la collection Shampooing dirigée par Trondheim chez Delcourt. 


2. David Prudhomme - La traversée du Louvre

Chaque année le Louvre invite un auteur de bande dessinée à créer un ouvrage sur le musée. Deux précédents ouvrages nous avez fait chavirés, Période glaciaire par Nicolas de Crécy et Les Sous-sols du révolu par le génie Marc-Antoine Mathieu. Prudhomme livre ici une BD presque muette, une simple traversée du Louvre où les visiteurs du musée sont le thème principal (la double page où vous êtes mis "lecteurs" à la place de la Joconde, scrutant avec malice les visiteurs venus vous dévisager est un régal). Je suis aussi assez heureux de trouver une raisonnance avec une série de photo que tient CombatsdeCoqs consacrée à l'attitude des personnes observant des chefs-d'oeuvre dans les musées (article à venir). 


Les dessins sont d'une douceur apaisante, c'est donc très agréable à feuilleter. Et puis surtout je retiens cette intuition géniale de Prudhomme : les murs des musées sont des pages, et les tableaux forment les cases d'une bande dessinée, l'auteur de BD n'aurait plus que les bulles à rajouter. Et l'on comprend, en raccompagnant Prudhomme chez lui après sa traversée du musée que les encarts publicitaires dans le métro, que les fenêtres des wagon aussi forment des cases, plus vulgaires ou plus triviales. Mais putain quelle révélation : on vit dans une BD, et dans des cases...



3. Fabien Nury, Thierry Robin - La mort de Staline, tomes 1 et 2

Le tome 1 de cette bande dessinée nous plonge dans la nuit de 1953 où Staline se meurt. Et l'on saisit la folie du personnage, l'irrationalité du régime, la lutte des chefs pour la succession : le scénario est une fiction, mais incapable de dépasser la réalité tellement celle-ci était incroyable. Le tome 2 est consacré aux funérailles. La mise en scène est assez géniale, les dessins et les dialogues sont une réussite. Lisez ça tout de suite. 



Et si vous souhaitez connaître un peu sa vie avant de découvrir sa mort, lisez la biographie de Staline pour les enfants chez Acte Sud Junior, illustrée par Guillaume Long. C'est un petit bijou. 


13 juil. 2012

King Kong Théorie

Non non, il ne s’agit pas d’un remake de Big Bang theory, mais d’une pièce de théâtre tirée de l’essai autobiographique King Kong théorie, de Virginie Despentes, et qui passe en ce moment à la Manufacture des Abbesses, dans le 18e arrondissement de Paris. N’ayant pas lu cet essai (mais en ayant très envie maintenant), je serai brève sur le sujet : Virginie Despentes, à partir de ce qu’elle a vécu (le viol à 17 ans, la prostitution, etc.), émet un certain nombre de réflexions sur notre société, sur la place des femmes et des hommes dans celle-ci, sur le viol et sa perception, sur la pornographie, etc. Encore une fois, je ne l’ai pas lu, donc je ne peux pas vous dire si c’est bien ou non, mais Le Figaro a trouvé qu’il y avait trop de gros mots (de la part d’une femme, quand même, ça fait mauvais genre), donc c’est prometteur !

L'affiche de la pièce King Kong Theorie, de Virginie Despentes

En tout cas, quelle que soit la qualité de la source, la pièce qui en est tirée est absolument géniale. Sur scène, une seule actrice, Salima Boutebal, perruque blonde et manteau en plume, reprend certaines de ces réflexions, leur donne vie, allongée sur un canapé en skaï ou criant derrière un micro sur fond de Gossip. C’est souvent drôle, intelligent, parfois violent et percutant, notamment quand elle raconte le viol, ce qu’elle ressent avant, pendant et après, et comment notre société l’oblige insidieusement à se sentir coupable et à avoir honte.

Salima Boutebal

Présentée comme un manifeste du féminisme moderne, King Kong théorie tente de définir ce que l’on attend des femmes – qu’elles soient belles, délicates, distinguées, maternelles -, des hommes – qu’ils soient virils, autoritaires, ambitieux, protecteurs -, et ce qu’elles et ils sont vraiment. Par son langage cru et ses questionnements, elle nous fait comprendre que le féminisme est aujourd’hui encore un combat important, pour la femme comme pour l’homme, et qu’il est nécessaire de casser ce modèle patriarcal dans lequel nous sommes enfermés – à cause des hommes et des femmes - et qui ne devrait plus correspondre à notre réalité.

Autant vous dire qu’à la sortie du théâtre, il n’aurait pas fallu qu’un mec vienne me faire chier, parce que cette pièce, par son réalisme et sa justesse, met aussi bien sur les nerfs !  

11 juil. 2012

Playtime


Combatsdecoqs a arpenté pour vous les allées du Salon Playtime, au parc floral de Vincennes, un salon dédié aux enfants… Ne vous emballez pas, y’a pas d’effet d’annonce à voir là dedans, nous ne sommes pas enceintes ! On accompagnait notre amie Anne-Sophie, qui tient également un blog trop cool comme le nôtre, le blog Les Moustachoux (que vous avez intérêt à aller voir, vous y trouverez des photos coolax du salon), et pour ma part, j’allais faire du repérage de tendance. Ouais, parce que je suis éditrice jeunesse, tu vois, et que, du coup, je m’inspire aussi de la vie quotidienne pour concevoir les ouvrages qui changeront à jamais la vie de plein d’enfants !


Bien que nous n’ayons ni enfants, ni neveux et nièces à pourrir de cadeaux, nous aimons bien la mode enfant, en général bien plus en adéquation avec ce que nous voudrions nous-mêmes porter, mais qui n’existe pas pour les adultes. C’est typiquement le cas de la marque Dis une couleur, qui propose des coupes et des matières très années 70, notre décennie préférée !

Dis une couleur

Nous avons également découvert les marques Je suis en CP, Nice Things, Maxomorra… Par contre, je ne félicite pas la marque Un jour je serai qui, entre autres tee-shirts moins subversifs, a trouvé nécessaire d’avoir dans sa collection prometteuse un tee-shirt pour fille sur lequel on peut lire « Un jour je serai irrésistible » et un tee-shirt pour garçon disant « Un jour je serai fort ». Parce que bon, on ne peut décemment pas, comme ça, d’un coup, décider qu’on arrête de dire que les filles doivent être jolies et que les garçons doivent être forts, ça serait remettre en cause tous les fondements de notre société, ça serait quand même dommage…


Etaient également présentes des marques de mobilier, coussins, stickers vraiment sympas. La marque Les Gambettes, visiblement spécialisée dans le formica, a forcément retenu notre attention (d’ailleurs, si vous avez du formica à vendre, on est preneur). Arty Frog avait des tasses, assiettes et couverts Moomies, donc forcément génial ! La marque Coral & Tusk propose notamment des coussins brodés vraiment très beaux, mais en même temps, à 108$ le coussin, c’est un peu la moindre des choses…
Le plus sympa, c’est que, pour la première fois, on a pu faire genre « Ouais, on a un blog assez influent, c’est pour ça qu’on est là » (c’était un salon réservé aux professionnels), et du coup, une des marques nous a offert un badge vraiment cool. Autant dire qu’on n’a vraiment pas perdu notre journée !  

10 juil. 2012

Un mois de sport en France : N°4 Juin 2012


Faisons bref pour ce bilan du mois de juin car j'ai mis un certain temps à vous apporter cette petite dose de plaisir sportif mensuel - mille excuses.


A la une : L'euro de football évidemment


Bières, pizza, streaming TF1 et M6, 31 matchs, la moitié au moins à gober devant ton poste : le mois de juin est passé à toute vitesse. Petite liste des choses qu'il faut retenir, surtout si un jour vous avez des petits enfants espagnols ou italiens et pour leur dire "oui j'ai eu la gigite pendant ce mois de juin 2012 parce que j'ai vu ça" : 
- Les Pays-bas être de gros tocards incapables de jouer ensemble s'en était accablant surtout avec un tel potentiel (cf. France 2002)

- Remplacer le terme Suède par l'occurrence Zlatan dans tous les documents UEFA, FIFA : présent dans l'équipe type de l'Euro sans avoir disputé les quarts : un génie. 

- Les Allemands jouent un petit jeu bien léché depuis quatre ans mais ne gagnent rien, c'est frustrant surtout quand on a mis un peu d'argent sur la Mannschaft



- Les Panenka : coup de génie ou bêtise à la séance des tirs au but de l'euro : Pirlo en quart, Ramos en demie, sont officiellement des génies. 

Balotelli, le joueur préféré des fans de GIF














- Un mec très classe, très intelligent, très élégant et un mec bourrin, un peu con, avec une dégaine dégueulasse : Merci à l'équipe d'Italie de m'avoir fait espérer la défaite de l'Espagne #PirloBalotelli


Benoit Poelvoorde dans Le grand soir
- Ronaldo aurait pu battre l'Espagne a lui tout seul, malheureusement c'est pas Ozil qui lui fait les passes en équipe nationale mais Raul Mereiles, le mec le plus cool de l'Euro qu'on imagine assez avec une cannette de bière 50cl un peu chaude à la sortie d'un franprix. 



- Le public irlandais, oui super il chante mais quelle imposture cette équipe. En revanche voici la plus belle photo de l'euro, dont personnellement je ne me lasse pas. 
95 D


- Et puis l'Espagne putain l'Espagne : moi le grand adversaire de cette nation de la nuque longue et de l'omelette aux patates, eh bien elle m'est devenue sympathique, certainement parce qu'on y a vu les joueurs espagnols du Real rayonnés : San Casillas, Don Ramos, et Barbe rousse Xavi Alonso. Bon maintenant va falloir retourner chercher du travail. 



- Eh maintenant ferme ta gueule

Prends ça Laurent Luyat, fallait pas draguer sa meuf pendant tout Rolland Garros


Le podium de juin

1 – Ashton Eaton Recordman du monde Decathlon : chapeau bas l'artiste pour être aussi performant sur 10 épreuves pendant 2 jours ; le Décathlon certainement l'une des plus belles performances sportives, avec le 1500 mètres pour finir, et le dernier tour avec l'ensemble des compétiteurs pour faire de belles images et qu'aux JO Bernard Montiel puisse nous ressortir des citations de Coubertin. 


Elle ressemblait à quoi Jeannie ? 

2 – Marion Rousse et Pauline Ferrand-Prevot : championnes de France de cyclisme. Au-revoir Jeannie Longo enfin ! Merci Mesdames pour ce retour à un peu de bon sens : des jeunes de 20 ans battent une femme usée par le vélo de 55 ans. 

Comme quoi le combo casquette casque de vélo c'est pas si pire












3 – Nadal, putain Nadal : bah ouais sept titres à Rolland Garros, et certainement pas le dernier. Bjorn Borg est définitivement battu et peut se consacrer à la vente de slips en Suède. 

Les loosers du mois


1 – Le PSG a trop de fric, le PSG veut dépenser comme un abruti tout son fric et acheter des joueurs frissons Hulk, Zlatan, Thiaggo Motta, mais se prend depuis deux mois rateau sur rateau. Le PSG ne fait pas rêver. Paris est magique, pas vraiment. Ah moins que ce ne soit pas le PSG, qui jouera la champion's league, le problème, c'est que ces joueurs ont peur de se taper les déplacements à Valenciennes, Brest, Ajaccio, Sochaux : pas vraiment des clubs frissons. La ligue 1 trop faible pour le PSG ? 
Vas-y fais pas le malin là. 


2 – Tony Parker : bon maintenant c'est officiel il jouera bien les JO mais avec des sales lunettes de protection, qui le generont certainement parce que ce tocard s'est battu dans une boîte de nuit et s'est pris un bout de verre dans l'oeil, tout ça pour défendre sa meuf : d'une, moi la mienne, elle se défend toute seule face aux mecs bourrés de Bastille, de deux, on en revient au même problème, pourquoi avoir quitté Eva Longoria ? 


A la fin du tournoi mixte, Gilles
 a-t-il partagé la prime avec Alizée ?

3 – Gilles Simon : contre la parité de rémunération dans le sport, contre les tournois homme/femme sur la même semaine parce que ça lui laisse pas assez de temps pour s'entraîner. Ah oui quand même ! Bon, il serait con tout seul dans son coin, passe, mais non là il vient d'être élu par les autres joueurs pour les représenter dans les instances internationales du tennis. 



Les faits divers

Les beaux gosses

Trois infos qui mériteraient le podium plutôt que la rubrique faits divers :
- Tony Vairelles qui vient de sortir de prison a décidé de sortir un album Slam et R'n'b avec celui qui a partagé sa cellule. Des oreilles vont saigner. 
- Bafé Gomis n'a pas été à l'Euro alors du coup il a préféré jouer en une deux avec Benalouane (joueur de Série A) pour glaner un beau titre pour viol en réunion. 
- Et enfin Thierry Rolland, "putain c'est bon, on peut mourir tranquille", et bah voilà c'est fait. 

Carlos avant la barbe

Le sport dont tout le monde se fout : l'haltérophilie


Alors aux JO on aurait deux chances de médailles : Debaya et Hennequin. Par contre la Lituanie ne sera pas aux JO en haltérophilie, la fédération elle-même y organisait le dopage (URSS nostalgie). Pas de quoi toutefois s'inquiéter sur la qualité de la compétition, le Kazakhstan sera bien présent.