9 août 2012

Ode à Céline Dumerc



J'ai toujours été une avant-gardiste, une dénicheuse de tendance : en primaire, j'avais les Reebook noirs, plates, qui seraient grave à la mode quelques années plus tard dans toutes les couleurs possibles ; au collège, on s'est moqué de moi parce que l'un de mes jeans était serré au niveau de cheville, et aujourd'hui, tout le monde a son jean slim ; le 1er août, lors du 3e match de l'équipe de France féminine de basket, à 11h31 exactement, j'ai envoyé au coq un texto disant "J'aime trop la 9" (comprendre : "J'aime trop la joueuse qui porte le numéro 9"). A quoi le coq a répondu : "You better killing me"*... Inutile de préciser que le coq était un peu à la ramasse dans cette histoire...


Car ce fameux numéro 9, c'est Céline Dumerc, "Tony Parker au féminin" selon 20minutes et L'Equipe, "la star des Bleues" selon RMC (Bon par contre c'est quand même un peu la honte de citer RMC). Depuis ce fameux texto du 1er août, les médias n'ont cessé de faire l'éloge de la capitaine de l'équipe de France de basket, qui a sauvé plus d'un match avec ses récupérations de balles et ses paniers à 3 points. Et aujourd'hui, Céline Dumerc est devenue une véritable idole pour moi, pour le coq et pour bon nombre de spectateurs qui ont failli décéder d'émotion, de stress, de bonheur grâce à elle !

Quelques trucs à savoir sur Céline Dumerc :
- elle a 30 ans et mesure 1m69 (donc elle a quand même plus de mérite à mettre des paniers que les basketteurs hommes qui n'ont qu'à lever un bras et à déposer le ballon dans le panier)
- elle est surnommée Caps' (de "capsule", mais ça ne nous dit rien de plus sur l'origine de ce surnom)
- elle est passée par plusieurs expérimentations capillaires plus ou moins heureuses, mais sa coupe actuelle lui va pas mal



- de 2009 à 2011, elle a joué dans un club russe (parce qu'elle aime beaucoup la vodka et le caviar ? On ne sait pas exactement, information à confirmer, mais peut-être car elle s'y est pas beaucoup entraîner).
- elle a marqué 23 points au match des quarts de finale et a permis à son équipe d'accéder aux demi-finales.

Rendez-vous donc ce soir pour la demi-finale des JO contre la Russie ! A 22heures

Et à 14h pour la petite finale du tournoi de foot féminin : France-Canada

*Tu te fous de moi ?

8 août 2012

Le public, grand fléau des théâtres


La poulette (petite soeur de la poule), fan de théâtre, étant à Paris pour quelques jours, nous avons profité des nombreuses programmations théâtrales que propose la capitale. D'abord samedi, nous sommes retournés au théâtre Le Bout, où nous avions vu Anne-Sophie Girard, pour applaudir cette fois Carole Guisnel. Un one-woman-show très sympa, très drôle, sur la vie, les moments de solitude, les techniques de drague et l'accent belge. Parce que Carole Guisnel trouve l'accent belge très drôle et s'en moque particulièrement bien, notamment quand elle récite Phèdre avec ce même accent (combatsdecoqs apprécie surtout l'accent québécois, et comme il se trouve que dans quelques jours, nous prenons l'avion pour Montréal, ça risque d'être drôle). Il y avait également une première partie, comme dans les concerts, mais avec une durée proportionnelle au spectacle qu'on est venu voir, c'est-à-dire qu'elle a duré à peu près 10 minutes. Je ne me souviens plus du nom de la comédienne, mais elle était vraiment drôle... et un peu vulgaire, on a dû boucher les oreilles de la poulette (elle n'a que 17 ans quand même) ! 



Lundi soir, nous sommes ensuite allés voir une pièce intitulée Si je t'attrape, je te mort (non, il n'y a pas de faute, c'est un jeu de mots), au théâtre des Blancs Manteaux, l'histoire d'un couple qui s'aime tant qu'il a séparé l'appart en deux et chacun vit de son côté (situation qui rappelle le film La Rupture, avec Jennifer Aniston - que j'aime -  et Vince Vaugh). Sur ce arrive la mort, venue chercher le voisin du dessous, mais qui, trouvant ce couple bien sympathique, s'est arrêtée leur faire quelques blagues. Sentence : c'était à mourir de rire... Ahah, blague contexte ! Sans déconner, c'était vraiment drôle, truffé de références musicales (ce qui nous a notamment permis de redécouvrir la chanson, très gaie, de Francis Lalanne, "On se retrouvera"), cinématographiques, publicitaires. La mort aime particulièrement utiliser sa faux comme micro et chanter la Compagnie Créole, Andrea Bocelli, Dalida... et Claude François bien sûr (allez-y rien que pour la très belle interprétation de "Chanson populaire") ! L'acteur qui interprète la mort, Yan Richard, est vraiment génial et rien que son jeu vaut le coup. Par contre, ils sont 9 à jouer cette pièce, mais 3 sur scène, donc si vous y allez et que vous trouvez que l'acteur qui joue la mort est nul, c'est que c'est pas le même ! La pièce est très bien écrite, et on sent qu'il y a aussi une part d'improvisation (notamment quand la mort s'étale lamentablement sur la scène, sans que ce soit prévu dans le script), ce qui dynamise l'interprétation.


Sympa, la coupe...
Mais contre toute apparence, ces quelques sorties ne sont pas toutes roses... Un fléau nous poursuit, au théâtre comme au cinéma, un fléau dont, malheureusement, nous ne pourrons pas nous départir : les spectateurs ! Alors, bien sûr (et heureusement), il ne s'agit pas de tout le public, mais de ceux qui parlent pendant le film ou le spectacle, qui commentent, qui haussent le ton pour que le comédien entende la bonne blague qu'il vient de faire. Vraiment, il faut arrêter de parler comme ça, surtout si c'est pour dire de la merde. Ca gâche vraiment la séance des autres, et vous, ça ne vous apporte rien je crois de partager ainsi vos sentiments et vos pensées avec ceux qui vous entourent et qui diront, dès le spectacle terminé, "Oh la la, il était relou le mec derrière toi !". Ca donne vraiment des envies de meurtres. Ah, mais c'est peut-être ça, en fait, l'histoire de la fusillade à la première de Batman aux Etats-Unis...

3 août 2012

Les JO m'ont tuer


Je ne suis pas vraiment du genre sportif, et s’il y a un truc que j’aime encore moins que faire du sport, c’est regarder du sport. La coupe de monde de foot, Roland Garros, l’athlétisme, tout ça, ça me soule et je ne comprends jamais pourquoi les sportifs se mettent dans des états pareils et encore moins pourquoi les gens devant leur télés deviennent fous devant le sport à la télé. Mais ça, c’était avant…

C’était avant que je ne regarde la cérémonie d’ouverture des JO, avant que je commence à poser des questions sur tel ou tel sportif, avant que mon cœur se mette à battre plus fort devant les performances des Françaises et des Français (eh oui, les JO, c’est un peu chauvin quand même - nationaliste ? ). Et avant que je parie une bouteille de champagne : si les femmes françaises rapportent plus de médailles que les hommes français (et pour l’instant, je gagne), à moi le champagne gratos !

Depuis, je suis des sports que je n’avais jamais regardé de ma vie : le judo, le tir à l’arc, l’escrime (mais là, je comprends rien), le canoë… Et je stresse quand il y a des enjeux français (ça m’énerverait presque de stresser pour ça, mais c’est comme ça). Mais rassurez-vous, je reste lucide : le tennis, la voile et le cyclisme, c’est chiant, même aux JO.

Du coup, j’ai de nouvelles idoles :
-       Camille Muffat : bien moins niaise que Laure Manaudou (elle ne fait pas de cœur avec ses mains par exemple), elle a été capable de remonter de la 6e à la 3e place lors d’un relais où ses coéquipières avaient un peu chié, et ça c’était de toute beauté.
-       Yannick Agnel : lui, c’est mon héros. Pour preuve, il est tellement fan de Nabokov qu’il apprend le russe pour pouvoir lire Lolita dans le texte, et ça, ça triche pas.
-       Automne Pavia : elle a un prénom vraiment cool, elle a une sœur qui s’appelle Olympe, elle est médaille de bronze, il ne m’en faut pas plus.
-       Tony Estanguet : triple champion olympique de slalom en canoë monoplace, il m’a fait vibrer devant un sport dont je ne connaissais même pas l’existence.
















Ensuite, il y a les équipes féminines de hand, basket et foot qui, vraiment, sont géniales, à tel point que ça me donnerait presque envie de faire un sport collectif ! J’ai failli décéder d’émotion devant le match de basket France-Australie.

Par contre, ceux que je n’aimais pas avant les JO n’ont pas réussi à changer ça, et malgré mon soutien aux Français, j’étais bien contente que Camille Lacourt et Laure Manaudou chient la natation. Bon, Tony Parker est encore en course, mais j’ai bon espoir que quelqu’un lui pète ses lunettes et qu’il retourne chanter « Balance-toi » avec Eva.


2 août 2012

Cet article, c'est du flan

Je viens à confesse, je me suis engagé dans une nouvelle quête depuis quelques mois : trouver le meilleur flan pâtissier. J'ai pris conscience de la gravité de cette obsession après avoir acheté une part de flan chez Picard (congelé donc, et que je dois mettre cinq heures dans mon frigo avant de pouvoir le déguster, beurk). J'ai redouté longtemps cette dégustation car réussir un flan est un réel défi. C'est une pâtisserie, une gourmandise, un plaisir très simple mais tellement exigeant, pour réussir la pâte et le flan à proprement parler.

Mais un flan vous dit tout sur une boulangerie. Si une bonne baguette n'est pas forcément synonyme d'un bon flan, un flan réussi est forcément révélateur d'un savoir-faire hors-pair, d'une technique maîtrisée : la baguette sera bonne, le croissant aussi. Ainsi, c'est par le prisme du flan que je recherche les meilleures boulangeries, et je sais que certains mènent la même quête par l'intermédiaire de l'éclair, où les mêmes qualités sont à mobiliser pour réussir le biscuit, la crème, et bien sûr le glaçage.

Comment donc savoir si vous êtes en train de déguster un bon flan ? 

1 - la texture : il faut que le flan se tienne bien, que vous puissiez un peu faire trembloter votre part de flan sans risquer l'accident bête, le flan renversé. Bon il faut pas non plus pouvoir jouer au ping-pong avec - d'ailleurs si le flan se tient un peu trop, ce n'est pas un signe de fraîcheur, s'il s'écrase c'est qu'il a été loupé. Une chose qui doit vous faire fuir : une sorte de glaçage-gelée sur le flan, quelle horrible idée. 

2 - le petit goût vanillé : il y a de la vanille dans la recette du flan, malheureusement il y en a qui joue les radins sur la vanille, aussi recrachez votre morceau de flan quand celui-ci a un goût d'oeuf ou de lait trop prononcé. En revanche si vous passez devant une boulangerie et que vous voyez des petits grains noirs dans le flan : c'est le signe évident d'un bon flan. Vous allez rencontrer un boulanger qui a soigné son travail, qui respecte ses clients et lui offre de la gousse de vanille (si c'est la top-classe, c'est de la vanille de Madagascar, mais bon vous allez quand même pas faire les snobs), ou au moins de la vanille en poudre, donc il faut y aller, on n'hésite pas, on achète sa part de flan, on déguste et on pense à moi. 

3 - la pâte : bien sûr, ce n'est pas l'essentiel dans un flan, mais en fait si, car nombre de boulangers ne savent pas prendre de décisions. Faut-il faire une pâte feuilletée ou une pâte brisée ? Peu importe mais il faut faire un choix afin que le tout forme une belle harmonie. Et surtout il ne faut jamais au grand jamais que le goût de la pâte l'emporte sur le goût du flan. C'est une tragédie (à ce sujet, ne prenez jamais de flan chez Paul, c'est criminel leur recette). Par contre il ne faudrait pas non plus choisir la solution de simplicité : ne pas mettre de pâte - juste le flan, autant faire une crème aux oeufs. A l'angle du boulevard de Clichy et de la Rue des Moines, un boulanger a fait ce choix : moi j'ai fait le mien, je ne retournerai plus dans cette boulangerie.


Mais surtout, un flan doit vous raconter une histoire. En mangeant votre part, vous devez saisir ce qu'a voulu vous transmettre son concepteur. Un flan est réussi quand en le préparant, l'artisan vous a imaginé en train de le manger, soit à 17 heures, pour le goûter, avalé sur le trottoir (vous mourrez de faim) ou chez vous avec un café, soit après votre sandwich dans la formule avec boisson. 

L'autre jour, j'ai dégusté chez mes grands-parents une délicieuse tarte aux fraises, le gâteau, la crème pâtissière, le choix des fraises, tout était parfait vraiment. Et si c'était une réussite, j'ai la conviction que c'est parce que le pâtissier nous racontait une histoire, en préparant sa tarte, il nous imaginait : des grands-parents et leurs petits enfants qui ne déjeunent pas assez ensemble et qui allaient pouvoir profiter de ce moment grâce à cette belle tarte, au moins en partie. Cette boulangerie va fermer, je n'arrive pas à imaginer que c'est parce qu'ils rencontrent des difficultés financières, pas quand on est aussi doué, et j'ose penser que c'est parce qu'il n'a plus d'histoires à raconter, à mettre dans ses gâteaux, dans ses baguettes, alors c'est vrai, autant arrêter. 

La tarte au fraise, un bon restaurant, et une part de flan réussie, c'est d'abord une histoire qu'on vous raconte. Et dans la situation inverse, si à la première bouchée, vous imaginez le pâtissier, le chef, votre hôte préparer le mets que vous êtes en train de déguster, alors ce plat est une réussite, et la cuisine devient de la poésie, sinon ce n'est que de la bouffe. 


Pour terminer quand même : ma meilleure adresse pour un flan pâtissier, c'est celui de la pâtisserie Meert, rue Esquermoise à Lille, la pâtisserie préférée de de Gaulle, qui se faisait livré une fois par semaine à l'Elysée un paquet de leurs gaufres à la vanille. C'est 2,70€ la part, mais l'histoire qui vous est conté les vaut bien largement. 

Et puis essayez la boulangerie de la place d'armes à Poitiers, parce que c'est là que j'y ait découvert le flan et que je ne mange pas une seule part de flan sans me rappeler cette boulangerie et son flan : encore une belle histoire !