29 oct. 2012

Mettre un petit bonnet sur la tête d'un innocent

Il y a quelques semaines, j'ai appris avec une grande joie que je devais me remettre au tricot (je m'y étais mis un peu il y a 2 ans, le temps de tricoter des guêtres, mais cette fois, je dois m'y mettre pour de bon, maîtriser diminution, augmentation et tout et tout) : je vais être tata (et le coq tonton, par voie de conséquence, ou l'inverse) ! 

Avant de me lancer dans quelque création que ce soit, je dois m'entraîner. Mais tricoter pour tricoter, sans but précis, tel Patrick Bruel roulant sur son mur tout en se cassant la voix, c'est pas hyper motivant. Et là, hasard du calendrier, miracle de Noël en septembre peut-être, la marque de smoothie Innocent lance son opération "Mets ton bonnet" !



Chaque année, à l'approche de l'hiver, Innocent invite tricoteurs et compagnie à tricoter des tout petits bonnets trop mignons, qui seront ensuite placés sur les bouteilles de smoothies Innocent. Et chaque fois qu'une de ses bouteilles bonnetées (oui, ça va, ce mot n'existe pas, je sais) sera achetée, 20 centimes seront remis à l'association Les petits frères des pauvres. Cette année, l'objectif est de recueillir 250 000 bonnets, ce qui ferait pour l'association un don de 50 000€.

En partenariat avec Phildar, Innocent fait tout pour vous inciter à tricoter des petits bonnets. En octobre, ils distribuaient des "pack tricot" (1 pelote et 1 paire d'aiguilles) dans les monoprix pour l'achat d'une bouteille Innocent (on s'est donc retrouvé avec 3 bouteilles à la maison), et pour les premiers inscrits sur leur page facebook, ils envoyaient également des pack (cette fois avec 2 pelotes) aux personnes voulant participer. Le 17 novembre, ils organisent dans plusieurs villes de France des cafés tricot, avec laine, aiguilles et smoothie à volonté ! Et s'il n'y a pas de café tricot prévu dans votre ville, ils vous proposent de vous aider à l'organiser. Inutile de dire que je milite pour que le coq m'accompagne au café tricot de Paris... En vrai, je nous ai déjà inscrits, mais je n'ai pas reçu de confirmation, donc je ne sais pas vraiment ce qu'il en est.

Quatre tortues d'enfer dans la ville
Si vous savez un peu tricoté et que ça vous branche, vous trouverez toutes les infos sur la page facebook de Innocent ou sur leur site. J'ai pour le moment tricoté deux petits bonnets. J'ai plus ou moins loupé les diminutions du premier (mais c'est pas que ma faute, c'est qu'ils disaient pas la chose sur Innocent et dans mon livre pour les faire), mais une fois le pompon cousu, ça ne se verra plus. Et j'ai plus ou moins loupé les changements de couleur du deuxième (mais c'est pas que ma faute...), mais 'au réussi à faire un truc symétrique finalement, donc ça va. Bientôt, j'arriverai certainement à en faire sans rien louper, héhé !
Des bonnets faits pour ce blog !
Ce qui est amusant, c'est que ma première bouteille d'Innocent, je l'ai achetée parce qu'elle portait un petit bonnet trop chou que je voulais absolument, et qui trône toujours, depuis un an, sur ma table de chevet. Peut-être qu'un de mes petits bonnets incitera quelqu'un à acheter une bouteille d'Innocent à son tour, et la boucle serait bouclée !

26 oct. 2012

Inconnu à cette adresse

Depuis le début de l'année 2012, le théâtre Antoine, dirigé par Laurent Ruquier, propose une expérience théâtrale assez intéressante, à savoir faire jouer la même pièce par six couples d'acteurs différents. Tous les mois, 2 nouveaux acteurs reprennent le flambeau et s'approprient la pièce. En janvier, c'est Gérard Darmon et Dominique Pinon qui avaient ouvert le bal, deux acteurs au potentiel autant comique que dramatique, ça devait envoyer du pâté !

La pièce en question est au départ une nouvelle épistolaire parue en 1938 aux Etats-Unis et écrite par Kathrine Kressmann Taylor, Inconnu à cette adresse. Elle retrace la correspondance de 2 amis entre novembre 1932 et mars 1934, 2 associés d'une galerie d'art : Martin, allemand, retourné vivre en Allemagne avec sa famille, et Max, américain d'origine juive, resté à San Francisco. Les lettres sont d'abord cordiales, très tendres ; les 2 personnages sont amis et associés depuis de nombreuses années. Mais bientôt, la montée du nazisme en Allemagne, l'accession d'Hitler au pouvoir, font naître des tensions :  Max s'inquiète des répressions, des arrestations arbitraires, de la persécution des juifs qui secouent l'Allemagne, alors que Martin les voit comme un mal nécessaire. Le changement de discours de Martin, au fil des lettres, sur la situation de son pays humilié depuis la Première Guerre mondiale et qui se relève difficilement, puis sur sa relation avec cet ami juif, devenu une connaissance gênante dans cette société où tout est surveillé, est vraiment très finement décrit, très bien mis en place : le discours est ainsi d'une incroyable crédibilité. Un très bon texte donc, que je vous conseille de lire.


Nous y sommes allés en octobre, voir le duo Stéphane Guillon-Gaspard Proust. Pour la petite histoire, en me dirigeant vers le théâtre, j'ai attendu au passage piéton que le feu passe au vert juste à côté de Gaspard Proust, qui se rend également au théâtre, visiblement un peu énervé d'être en retard. Comme chaque fois que je croise une personnalité que j'apprécie, je ne sais quoi lui dire, ne trouvant rien de drôle et spirituel, (Vincent Delerm, mon grand regret), et je me suis donc contentée de rougir...

La mise en scène, de Delphine de Malherbe, est relativement simple, et en même temps, la correspondance, qui suppose un éloignement géographique entre les 2 personnages, laisse peut-être peu de possibilités, surtout quand le texte n'est pas du tout modifié comme c'est le cas ici. Chaque acteur lit tour à tour la lettre qu'il est en train d'écrire, il n'y a pas d'interaction directe entre les 2 acteurs, qui jouent chacun dans un décor différent, celui de leurs bureaux respectifs. D'une manière générale, j'ai une préférence pour Gaspard Proust, dont le cynisme et l'humour noir me font beaucoup rire. Mais là, Stéphane Guillon était vraiment meilleur. En fait, je n'ai pas réussi à oublier le Gaspard Proust qui me fait rire derrière le Gaspard Proust comédien, j'attendais sans cesse qu'il lâche une blague (ou un proust). Il avait l'air lui-même un peu gêné, peu à l'aise, et ne se lâche qu'à la fin de la pièce quand son personnage devient plus grinçant et ironique. Au contraire, Stéphane Guillon était vraiment dans son rôle, très convaincant, il donne vie aux lettres qu'il lit avec beaucoup d'aisance.

Ouhouh, très drôle, la blague du proust !

Le mois de novembre mettra en scène Elie Semoun et Jean-Paul Rouve, qui devrait être très bon, comme toujours !

24 oct. 2012

Canaletto et Guardi au musée Jacquemart-André

Il y a parfois du bon à louper son bus. Car, même si on gueule de l'avoir vu partir, ce putain de bus, et d'être obligé de marcher des dizaines et des dizaines de mètres pour aller prendre le métro, le hasard peut se dire que c'est pas juste d'avoir manqué le bus à 2 minutes (2 minutes perdues à un feu rouge, ou derrière une personne trop lente qui prend tout le trottoir) et pour nous réconforter, met sur notre route un petit trésor.

Voilà ce qui nous est arrivé samedi soir, aux alentours de 20h, quand, pestant que le métro Miromesnil était bien trop loin de l'Arc de Triomphe, nous avons été attirés par un lumineux et splendide bâtiment : le musée Jacquemart-André. C'était jour de nocturne, le musée était donc ouvert jusqu'à 21h. Tout vierges que nous étions de ce musée, nous avons fait taire la faim qui faisait entendre ses premiers gargouillis et nous en avons franchi le porche.

Une petite maison parisienne tout ce qu'il a de plus banal
Le musée Jacquemart-André est un ancien hôtel particulier, ayant appartenu à Edouard André, qui le commanda en 1868, puis à sa femme, Nélie Jacquemart. Ensemble, ils ont réuni une impressionnante collection d'art, avec l'ambition de faire de leur demeure un musée. Ce qui fut fait quelques années après leur mort, en 1913, sans qu'aucune modification ne soit apportée à la disposition des lieux.

On y trouve, outre du mobilier d'art, des sculptures et des peintures françaises, italiennes, hollandaises et flamandes, des styles de peinture que j'apprécie beaucoup. Parmi les peintres les plus célèbres, on trouve Botticelli, Donatello, David, Van Dyck, Fragonard, Mantegna, Rembrandt... Les oeuvres et le musée sont vraiment très beaux, même si on ne peut pas dire que le mot d'ordre soit la sobriété ! Attendez-vous à du velours rouge, de la feuille d'or et du miroir de 3 mètres de haut.

Faute de moyens, l'architecte a choisi de supprimer les plafonds du rez-de-chaussée
Jusqu'au 14 janvier 2013, vous pouvez voir l'exposition "Canaletto - Guardi, les 2 maîtres de Venise", une très belle exposition qui rassemble des vues de Venise par ces 2 peintres du 18e siècle. Les tableaux sont vraiment magnifiques et donnent à voir des espaces très connus de Venise, dans la vie de tous les jours ou pendant les périodes de fête. Des visiteurs qui connaissaient très bien Venise visiblement, se la pétaient un peu genre : "Ah oui, ici, il y a la poste maintenant, c'est drôle" - agaçant.

Fait étrange, en ce moment, il y a également une exposition "Canaletto à Venise" au musée Maillol. Hasard de calendrier ? Rivalité entre les conservateurs des deux musées ? Encore une énigme qui restera sans réponse...

17 oct. 2012

La vérité sur l'affaire Harry Quebert

Ceux qui ont déjà mis les pieds dans notre appartement pourront vous le dire, chez Combatsdecoqs, on est un peu des boulimiques du livre (sans les vomissements). On en lit beaucoup, et on en achète encore plus. On ne peut pas passer devant une librairie sans y entrer, et on ne peut pas sortir d'une librairie sans un livre (sous peine de grosse frustration).

Par contre, nous achetons très rarement des ouvrages grand format, c'est-à-dire des romans qui viennent de sortir et qui coûte souvent plus de 20€. Nous préférons attendre que l'ouvrage sorte en poche, et pour ce prix-là, on achète plutôt des BD, pour lesquelles les prix nous semblent plus justifiées (ah bah la couleur, les petits dessins, tout ça, ça attire, c'est sûr). Voilà pourquoi il est rare que nous fassions, sur combatsdecoqs, des critiques littéraires (eh oui, n'ayons pas peur des mots) d'ouvrages fraîchement sortis des imprimeries. Mais voilà, la vie est ce qu'elle est, et parfois, au détour d'une émission France Inter, 2 libraires te parlent d'un des derniers livres qu'ils ont lu et adoré tous les deux, et par leur enthousiasme, ne te donnent pas envie d'attendre plusieurs mois avant de pouvoir le lire.

Ceci n'est pas une librairie
Voilà comment j'en suis venue à acheter La Vérité sur l'affaire Harry Quebert, de Joël Dicker, un jeune auteur suisse, et à me lancer dans sa lecture dès mon livre en cours, au moment de l'achat, terminé. Les 2 libraires, dont Gérard Collard que l'on peut voir au Magazine de la Santé, s'étaient notamment entendus sur l'histoire prenante, ce genre d'histoire qu'on a dû mal à lâcher et qu'on lit dès qu'on a un peu de temps, ne serait-ce qu'une minute, ne serait-ce que pour une page. Et sur ce point, vous ne serez pas déçus, j'ai lu ces 700 pages en à peine plus de temps qu'Hunger Games, c'est dire... Enfin, ça ne vous dit peut-être pas grand chose, mais je vous assure que c'est significatif ! 

Pour vous donner aussi l'envie de lire cet ouvrage (pour les amis, je peux vous le prêter), je vous ferai un résumé bref : Marcus Goldman, un jeune auteur dont le premier ouvrage a été un vrai succès, doit écrire un nouveau roman, mais sans y parvenir (le fameux syndrôme de la page blanche). Son ancien professeur et ami, Harry Quebert, l'invite dans sa maison d'Aurora, dans le New Hampshire, où lui-même a si souvent trouvé l'inspiration, notamment pour Les Origines du mal, un roman que tout le monde considère comme un chef-d'oeuvre. Là-bas, Marcus découvre que, lorsqu'il avait une trentaine d'années, Harry a eu une relation avec une jeune fille de 15 ans, Nola, qui a disparu en 1975. Un peu choqué au début, Marcus comprend vite qu'il s'agissait d'amour et qu'Harry, depuis la disparition de Nola, vit à l'ombre de cette histoire. Mais bientôt, on retrouve le corps de Nola, enterré dans le jardin d'Harry Quebert. La police évidemment, le pense coupable, mais Marcus est persuadé que ça n'est pas Harry qui a tué Nola et se lance donc dans sa propre enquête. 

Beau gosse, Joël
Bon, mon résumé peut sembler un peu long finalement, mais je vous assure que ça n'est que le début, et ce qui suit est tellement plein de rebondissements, de revirements de situation, de révélations inattendues que j'aurais bien du mal de vous résumer la suite. Et je ne le ferai pas, pour ne rien vous gâcher, parce qu'une des principales forces de cet ouvrage, ce sont les nombreux éléments de surprise. Gérard Collard disait également qu'il s'agissait là d'une fresque très réaliste de la vie dans les petites villes américaines, mais pour n'avoir vu des Etats-Unis que New York (eh ouais, je suis allée à NY City), je me garderai bien d'appuyer ou non ce propos. 

Maintenant, ce qui fait que je peux vouer un culte inconditionnel à un livre, comme je le fais pour Les Liaisons dangereuses ou Un amour de Swann, c'est certes l'histoire, mais aussi l'écriture. Et si j'ai beaucoup aimé la construction narrative de La Vérité sur l'affaire Harry Quebert (je ne vous en dis pas trop pour ne pas ruiner la découverte, mais y'a de l'imbrication là-dedans) et le style dynamique, j'ai parfois un peu souri en lisant des dialogues qui m'ont semblé vraiment cliché, le genre de dialogues qu'on ne peut vraiment voir que dans les films ou les livres. Par exemple, après un échange assez riche en émotion (un peu trop ?) entre Harry et Marcus, Harry dit à celui-ci : "Marcus, si j'avais eu un fils..." Euh, allô ! PERSONNE ne dit ça VRAIMENT dans la vraie vie. 

Certains diront que c'est un détail et qu'on ne lit pas pour retrouver dans les livres "la vraie vie". Et effectivement, c'est un détail, car à part ce style d'écriture qui m'a un peu gêné parfois, c'est vraiment un bon policier, une vraie bonne histoire !

15 oct. 2012

Le prix Nobel d'économie

En vérité, il n'existe pas à proprement parler de "prix Nobel d'économie", Alfred Nobel n'en ayant pas prévu dans son testament. Son vrai nom, c'est le "prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d'Alfred Nobel". Il a été créé en 1968, à l'occasion du 300e anniversaire de la Banque de Suède. Mais comme il est géré par la Fondation Nobel, suit les mêmes règles que les autres prix Nobel et est remis par le roi de Suède en même temps que les prix Nobel, on a l'habitude de lui donner le nom de prix Nobel d'économie.

La Banque de Suède est une des plus anciennes banques centrales du monde. C'est Per Asbrinck, son gouverneur, qui, en créant une fondation pour la recherche, eut l'idée d'un prix d'économie. Il contacte alors la Fondation Nobel et l'Académie royale des sciences de Suède, qui se laissent convaincre après quelques réticences.

Depuis sa création, ce prix d'économie a été très contesté, notamment parce que l'économie ne serait pas une discipline réellement scientifique, et surtout parce qu'Alfred Nobel n'a jamais fait part de son envie de récompenser ce domaine. Depuis 2001, Peter Nobel, arrière-petit-fils d'Alfred Nobel et ancien président de la Croix-Rouge suédoise, ne cesse de se battre contre ce prix, mais en vain, pour le moment.

Depuis 1995, les modalités de remise ont été modifiées, permettant notamment de récompenser des personnalités qui ne sont pas économistes, mais dont les recherches, en sciences politiques, en sociologie ou en psychologie, ont un impact direct sur l'économie.

Mon étude habituelle des femmes récompensées par le prix Nobel du jour sera aujourd'hui rapide, puisqu'une seule femme a reçu ce prix d'économie, en 2009 : Elinor Ostrom, une économiste américaine récompensée pour ses travaux sur la gouvernance économique et les biens communs.
J'ajouterai que plusieurs prix remis récompensaient les recherches sur la théorie des jeux - un nom qui peut nous pousser à cliquer sur le lien vers l'article sur "la théorie des jeux" parce que ça semble ludique et simple, alors qu'en fait, c'est pas drôle du tout et très compliqué - et sur l'économie du bien-être - même remarque que pour la théorie des jeux.

Cette année, ce sont deux Américains (comme souvent pour ce prix) qui ont été récompensés, Thomas Sergent et Christopher A. Sims (rien à voir avec les jeux vidéos), pour leurs recherches en macroéconomie. Je connais quelqu'un qui a, sur un étagère accroché au-dessus d'une porte (parce qu'une étagère au-dessus d'une porte, c'est toujours joli), un gros livre sur la macroéconomie. Peut-être pourra-t-elle nous en dire plus dans les commentaires ?

Maquereau, rien à voir

12 oct. 2012

Le prix Nobel de la Paix

Ca y est, le dernier prix Nobel est tombé, celui de la Paix, peut-être le plus important, au moins le plus porteur de sens, puisque le comité Nobel fait parfois des choix forts, dans le but d'envoyer des messages à des pays ou des gouvernements pour qui les droits de l'homme sont encore une notion un peu floue. Par exemple, en 2010, le prix Nobel de la paix était donné à Liu Xiaobo pour "sa lutte de longue durée et sans violence, en faveur des droits de l'homme en République Populaire de Chine", moins d'un an après sa condamnation à 11 ans de prison pour subversion par le gouvernement chinois. La réaction de la Chine ne s'est pas faite attendre, dénonçant le dévoiement du prix et convoquant l'ambassadeur de Norvège pour lui annoncer que les relations entre les deux pays en pâtiraient forcément. Quelques jours plus tard, le porte-parole du ministre chinois des Affaires étrangères annonçait : "Donner le prix Nobel de la paix à un criminel qui purge une peine de prison traduit un manque de respect pour le système judiciaire de la Chine". La Chine a même annulé une comédie musicale dont la vedette était un gagnant norvégien de l'Eurovision. Ca va quand même loin. Pour rappel, Liu Xiaobo a été condamné pour avoir participé à l'écriture de la Charte 08, signée selon la presse par environ 10 000 personnes ayant pour volonté d'agir pour le respect de l'humain et des droits civils. Du grand banditisme donc.

Vous vous demandez peut-être, je dirais même très certainement, du fait que la Suède n'est pas mentionnée ci-dessous, alors que la Norvège l'est à plusieurs reprises. Vous pensez peut-être que j'ai eu un déjeuner un peu arrosé, que je suis complètement bourrée et que je confonds ces 2 pays géographiquement si proches (mais ce serait mal me connaître, mon coeur est à la Suède et jamais, jamais, je ne pourrais confondre ces 2 pays, mais bon, passons sur votre ignominie). Non, en réalité, dans son testament, Alfred Nobel voulait que le prix Nobel de la Paix soit décerné par le parlement norvégien, ce qui s'explique par le fait qu'à l'époque, la Suède et la Norvège étaient plus ou moins le même pays, la Norvège étant sous tutelle de la Suède. Mais en 1905, la Norvège a décidé que désormais, elle serait indépendante, et comme les Suédois sont super sympas, ils ont dit d'accord. Sauf que tous les prix Nobel étaient remis à Stockholm et donc l'idée, c'était de rapatrier celui de la Paix. Et là, la Norvège s'est dit "merde, ça nous fait quand même de la pub, cette histoire de prix Nobel, est-ce qu'on pourrait pas s'arranger pour qu'on garde ce prix, même si on devient indépendant ?" Et comme les Suédois sont super sympas, ils ont dit d'accord. Le prix Nobel de la paix est donc remis par le parlement norvégien, et la cérémonie de remise a lieu à Oslo.

La Norvège

La Suède
Rien à voir donc


Pour les lauréats, 15 femmes ont été récompensée, dont :
- Bertha von Suttner, en 1905, première femme à recevoir le prix, pour avoir dirigé un temps le Bureau international permanent de la paix. Cette Autrichienne fut également la secrétaire d'Alfred Nobel lorsque celui-ci vint à Paris, en 1876. On dit qu'elle aurait même donner à Nobel cette idée de prix Nobel de la paix, tant la paix dans le monde lui tenait à coeur. Elle est morte quelques semaines avant le début de la Première Guerre mondiale. On peut la voir sur les pièces autrichiennes de 2€.
- Mère Teresa, en 1979, pour son action envers "les plus pauvres des plus pauvres". S'il est vrai que nous ne pouvons que louer la plupart de ses actions, rappelons qu'elle était aussi contre l'avortement, ce qu'elle rappelle lors de son discours de remise de prix.
- Aung San Suu Kyi, en 1991. Comme pour Liu Xiabo, ce choix est une vraie position politique pour le parlement norvégien, puisque la junte militaire au pouvoir interdit à Aung San Suu Kyi de quitter le pays, parfois même son domicile. Elle ne reçoit véritablement son prix qu'en 2012, 2 ans après sa libération.
- Shirin Ebadi, en 2003, première iranienne à recevoir le prix. Elle fut également la première femme à devenir juge en Iran, en 1974, mais en 1979, les religieux conservateurs qui ont pris la tête du pays et limité le rôle des femmes l'ont contraint à arrêter son métier. En 2009, le gouvernement iranien aurait gelé ses comptes et confisqué la médaille et le diplôme de son prix Nobel.

En 2012, c'est l'Union européenne qui a été récompensée, pour avoir contribué à promouvoir "la paix et la réconciliation, la démocratie et les droits de l'homme en Europe" et à muer l'Europe "d'un continent de guerre vers un continent de paix".

Parmi les curiosités des propositions, on trouve notamment Adolf Hitler en 1939, Mussolini en 1935 et Staline en 1945 et en 1948.


11 oct. 2012

Le prix Nobel de littérature

Ah enfin un prix Nobel qu'on attend vraiment (enfin, moi, en tout cas, et tous les éditeurs de littérature aussi) ! Et surtout un prix Nobel dont on espère qu'on va connaître le lauréat, peut-être même qu'on l'aura lu - mais là, faut avoir beaucoup de chance quand même - pour pouvoir se la péter genre "Ah bon, t'as pas lu Tranströmer ?". Du coup, c'est aussi un prix souvent déceptif, parce qu'on en attend beaucoup, et qu'en général, on n'a jamais entendu parler du mec.

Par exemple, cette année, étaient pressentis Roth, Modiano et Murakami. Bon ben voilà 3 noms que la plupart d'entre nous connaissent (vous avez même peut-être lu 1Q84), 3 noms accessibles. Et bien non, ils ont choisi Mo Yan, un mec dont le nom ressemble vaguement à Maurane, mais avec l'accent chinois. En y regardant de plus près finalement, ok, Mo Yan, je connais, parce que, oui, je touche un peu ma bille en littérature, et surtout j'ai fait un stage aux éditions Points, qui publient cet auteur. Il se peut même que j'ai un ou deux ouvrages de Mo Yan dans mes cartons (oui, drame de ma vie, mon appart est encore trop petit pour accueillir tous mes livres, donc beaucoup - ceux que je n'ai pas prévu de lire tout de suite - sont encore dans des cartons).

Maurane, vraiment ?

Selon le testament d'Alfred Nobel, le prix de littérature doit être remis à quelqu'un dont l'oeuvre littéraire "a fait la preuve d'un puissant idéal". Ce qui peut vouloir dire beaucoup de choses, comme le montrent les auteurs si différents qui ont été récompensés. Au fil des remises, le prix Nobel de littérature a fait l'objet de nombreuses controverses, ce qui le rend bien plus palpitant que les autres prix. En médecine ou en chimie, il est plus délicat de remettre en cause l'apport des lauréats dans leur domaine. Et comme le choix du lauréat ne peut guère être en rapport avec l'actualité (puisqu'il faut un certain délai avant d'être récompensé dans les domaines scientifiques), ces prix sont finalement assez consensuels. En littérature au contraire, il y a toujours des détracteurs (rien à voir avec les détraqueurs d'Harry Potter) qui désapprouvent le choix de l'Académie suédoise et qui le font savoir. Ainsi, en 2009, l'attribution du prix à l'Allemande Herta Müller, surtout connue en Allemagne, laisse sceptique une bonne partie de la presse et des "intellectuels". En 1964, Jean-Paul Sartre refuse le prix Nobel qu'il vient de gagner, parce qu'il trouve que ce prix est trop tourné vers l'Occident, et en 2008, le secrétaire perpétuel de l'Académie suédois lui donne un peu raison en disant : "Il existe bien sûr des auteurs forts dans toutes les grandes cultures, mais on ne peut pas nier le fait que l'Europe est toujours le centre du monde littéraire". Une analyse tout en mesure.

Le prix Nobel ? Hum, non merci.

Sur 108 lauréats du prix Nobel de littérature, on compte 12 femmes, dont :
- Selma Lagerlöf, en 1909, premier lauréat suédois, que l'on connait en France pour son roman Le merveilleux Voyage de Nils Holgersson à travers la Suède. Très cèlèbre en Suède, elle figure sur les billets de 20 couronnes.
- Gabriela Mistral, en 1945, premier écrivain d'Amérique latine, poétesse, grande féministe et amie de Pablo Neruda, futur prix Nobel de littérature. A sa mort, le Chili a décrété 3 jours de deuil national.
- Nelly Sachs, en 1966, une poétesse juive allemande qui échappe au nazisme grâce à Selma Lagerlöf, prix Nobel cité plus haut, qui la fait venir en Suède, où elle passera le reste de sa vie.
- Nadine Gordimer, en 1991, une sud-africaine qui s'est battue contre l'apartheid et qui a écrit sa première nouvelle à l'âge de 9 ans, après la fouille de la chambre de sa domestique noire par la police.
- Elfriede Jelinek, en 2004, une Autrichienne en conflit avec son pays, qu'elle critique ouvertement. Sa récompense est parmi ceux qui ont créé le plus de polémique, entraînant jusqu'à la démission d'un des membres du jury, qui qualifie l'oeuvre d'Elfriede Jelinek de pornographie et de haine obsessionnelle. En France, elle est notamment connue pour son oeuvre La Pianiste, adaptée au cinéma par Michael Haneke, avec Isabelle Huppert, film qui reçut le Grand prix du jury à Cannes, en 2001.
- Doris Lessing, en 2007, très connue pour Le Carnet d'or, prix Médicis étranger en 1976.

Il y a quand même chez les lauréats du prix Nobel de littérature, souvent jugé élitiste, des noms très connus comme Anatole France, Bergson, Gide (lisez Les Faux-monnayeurs), Faulkner, Hemingway, Camus, Sartre, Steinbeck, Beckett ou Gabriel Garcia Marquez. Et pour une fois, c'est la France qui est en haut du tableau des médailles (ça change des JO). On y trouve également Rudyard Kipling, un nom qui ne vous dit peut-être rien comme ça, mais qui a écrit Le Livre de la jungle.

10 oct. 2012

Le prix Nobel de Chimie

Troisième prix Nobel chiant aujourd'hui : la chimie ! Allez, on tient bon, demain, la littérature et vendredi, la paix, et ça c'est cool ! Je vous ferais bien un jeu de mots de type "Allez, plus que 2 jours à tenir, et on aura la paix", mais je vais m'abstenir.

Comme je l'ai dit dans ce précédent article, le prix Nobel de chimie est remis par l'Académie royale des sciences de Suède. Comme pour la physique, le lauréat doit avoir fait ses "preuves avec le temps", sauf que cette fois, il y a un délai minimum entre les recherches et la récompense : 20 ans. C'est quand même prendre le risque que le mec meurt avant d'avoir été récompensé, c'est un peu con. Mais ainsi l'a voulu Alfred.

Comme le veut la longue tradition de présentation des lauréats qui a débuté lundi, je m'en vais vous faire un petit tour des femmes ayant reçu le prix Nobel de chimie depuis 1901 : 
- Marie Curie, première femme récompensée, encore une fois pour ses recherches sur le radium (y'a pas à chier, la physique et la chimie, c'est quand même un peu la même chose). Juste avant la remise du prix, en novembre 1911, éclate en France l'"affaire Langevin", dans laquelle on accuse Paul Langevin, un physicien français, d'avoir une relation extraconjugale avec Marie Curie. Evidemment, c'est le scandale dans la bonne société française, et Marie Curie est accusée par la presse misogyne et xénophobe d'être venue de Pologne pour détruire un bon mariage français comme on les aime, où on fait l'amour dans le noir pour procréer. 4 jours plus tard, Marie Curie apprend qu'elle remporte le prix Nobel de chimie, mais avec un petit mot du comité Nobel quand même, qui lui conseille de ne pas venir à la remise des prix en décembre, parce que bon, le scandale, la fornication, tout ça, ça fait pas très prix Nobel. Heureusement, Marie Curie se déplace quand même. Eh oui, les gens exceptionnels ont aussi leurs petits problèmes.
- Irène Joliot-Curie, la fille de Pierre et Marie Curie. Autant de prix Nobel dans une même famille, je trouve ça un peu louche. Bref. Avec son mari, elle découvre la radioactivité artificielle, un peu comme l'Ukraine après Tchernobyl, soit comment rendre un élément sain, radioactif. En 1935, elle reçoit, toujours avec son mari, le prix Nobel de chimie, pour ses recherches sur la radioactivité, et en 1936, elle devient sous-secrétaire d'Etat au gouvernement du Front populaire.
- Ada Yonath, biologiste israélienne recompensée en 2009 pour ses études sur le ribosome. Je ne sais pas ce que c'est exactement, mais il semblerait que ce soit hyper important pour élaborer de nouveaux antibiotiques (c'est pas automatique). C'est vrai que gagner un prix Nobel, c'est bien, mais l'année d'avant, elle avait gagné le prix L'Oréal, donc elle avait déjà atteint la consécration en 2008... Bon, en vrai, c'est le prix L'Oréal-UNESCO pour les femmes et la science, mais reconnaissez que de mettre "L'Oréal" dans le titre, ça décrédibilise un peu le prix.

En parcourant rapidement la liste des lauréats, j'ai lu, en 1987, "Jean-Marie Le Pen", et j'ai eu peur. Mais en fait non, c'est Jean-Marie Lehn, reconnaissez que ça se ressemble. En 1906, le prix a été remis à Henri Moissan, l'inventeur du dentifrice, enfin, c'est tout comme, puisque c'est lui qui a découvert le fluor et ses propriétés. Malgré toutes ses qualités, il est mort peu après avoir reçu son prix, d'une crise d'appendicite.

Ah ah, merci Henri !

Cette année, ce sont 2 Américains qui ont reçu le prix Nobel, pour leurs recherches sur les récepteurs qui permettent aux cellules de comprendre leur environnement.

9 oct. 2012

Le prix Nobel de physique

Aujourd'hui mardi, c'est au tour du prix Nobel de physique ! Ce prix Nobel est remis par l'Académie royale des sciences de Suède, qui choisit également le lauréat du prix Nobel de chimie et celui des sciences économiques (qui est un prix Nobel à part, sur lequel nous reviendrons le jour des résultats).

Fondée en 1739, l'Académie royale des sciences de Suède est l'oeuvre de plusieurs hommes, dont Carl von Linné, un naturaliste suédois très célèbre dans son pays, que l'on considère aujourd'hui comme le père de la taxinomie et de l'écologie. Il est même un temps le médecin de la famille royale. Vous pouvez aujourd'hui le voir sur les billets de 100 couronnes suédoises.


Dans son testament, Alfred Nobel a précisé que ce prix devait être remis à quelqu'un qui, entre autres, "a fait ses preuves avec le temps". C'est une précision importante que le jury suit à la lettre et qui fait qu'il peut s'écouler de nombreuses années entre les travaux de recherche et la récompense (43 ans pour le recordman en titre). Et comme le titre ne peut pas non plus être posthume, de nombreux grands chercheurs n'ont pas pu être récompensés, puisqu'ils sont morts avant de faire leurs "preuves avec le temps".

Le prix Nobel de physique a pour l'instant le prix de la "masculinité", puisque, sur 183 lauréats, seules 2 femmes ont reçu ce prix :
- Marie Curie, en même temps de Pierre Curie et d'Antoine Henri Becquerel, en 1903, tous les 3 pour leurs recherches sur la radioactivité. Elle reçoit en 1911 le prix Nobel de chimie, ce qui fait d'elle la seule femme à avoir reçu 2 prix Nobel et le seul lauréat - hommes et femmes confondus donc - à avoir été récompensé dans 2 domaines différents. Alors, les gars, c'est bien beau de gagner des prix Nobel à tire-larigot, mais si vous n'êtes même pas capables d'en gagner 2, dans 2 domaines distincts, c'est quand même un peu la loose. Bon, par contre, ses 2 prix Nobel ont un prix, puisque ses travaux l'exposent trop aux éléments radioactifs, ce qui la tue.
- Maria Goeppert-Mayer (ah tiens, 2 gagnantes, 2 Marie... coïncidence ?...), corécompensée en 1963 pour ses "découvertes sur la structure en couches du noyau atomique". Ca doit très certainement vouloir dire quelque chose.

Parmi les lauréats du prix Nobel, on compte aussi Albert Einstein, en 1921, pour ses contributions à la physique théorique, et le prince Louis de Broglie, en 1929, un Français dont les mâles de la famille avaient l'habitude de prendre le titre de "prince"... Pourquoi pas. Avec leurs histoires de "colauréats", sachez quand même que le Canada a remporté à ce jour 5/6 de prix Nobel de physique, et le Danemark 1 prix Nobel 2/3.

Cette année, la France a été colauréate, ce qui a permis de la faire passer devant la RFA dans le tableau des médailles ! C'est toujours mieux qu'aux JO. C'est donc Serge Haroche et David Wineland, américain, pour leurs "méthodes expérimentales révolutionnaires qui ont permis la mesure et la manipulation de systèmes quantiques individuels" (à lire sans respirer).

8 oct. 2012

Le prix Nobel de médecine

Nous commençons donc cette semaine consacrée à la remise des prix Nobel par le prix Nobel de médecine, qui est en fait le "prix Nobel de physiologie ou médecine". Cette année, fuck la physiologie, c'est la médecine qui l'emporte.

Chaque prix Nobel est attribué par un jury évidemment compétent dans le domaine concerné. C'est donc un jury composé de professeurs en médecine de l'Institut Karolinska qui choisit, l'Institut Karolinska étant un centre de recherche médicale basé à Stockholm très réputé dans le monde. Fondé entre 1810 et 1811, l'Institut Karolinska était au départ un centre d'entraînement pour chirurgiens militaires. Il doit son nom aux Karoliner, les soldats du roi Charles XIII de Suède. L'Institut a accueilli sur ses bancs 6 futurs prix Nobel, de quoi se la péter auprès des autres Instituts.

Si mes calculs sont bons, sur environ 200 lauréats, 9 femmes ont reçu ce prix, dont :
- Gerty Theresa Cori, qui travaille avec son mari mais qui n'obtient au départ que des postes d'assistance, parce que bon, une femme professeur dans les années 1940, faut quand même pas déconner, bientôt elles voudront mettre des pantalons si ça continue. Heureusement, son mari devient directeur du département de biochimie en 1946 et lui, sympa le mec, la nomme professeur. Et l'année d'après, bam, le prix Nobel pour "la découverte du processus de conversion catalytique du glycogène" (qui a compris ?), et tous les hommes de l'université sont dégoutés parce que eux, ils n'ont rien, à part leur bip.
- Barbara McClintock, ayant pour domaine de prédilection la cytogénétique (une histoire de chromosomes sans ADN). Elle a notamment démontré que si tu as des hanches particulièrement développées, c'est pas juste à cause du nutella, c'est aussi en partie à cause de ton patrimoine génétique, et tout ça en étudiant les chromosomes du maïs !
- Gertrude Elion, dont les recherches ont permis d'élaborer les traitements contre la leucémie, la goutte ou l'herpès (le Zovirax, c'est à elle qu'on le doit).
- Françoise Barré-Sinoussi, seule Française récompensée, en 2008, pour sa participation à la découverte du VIH en 1983. 

La nation la plus récompensée est les Etats-Unis, avec 90 lauréats, 13 étaient français, 7 suédois (pour prouver qu'il n'y a pas de privilège), et en 1996, c'est Peter Doherty qui a reçu le prix Nobel, pour ses recherches sur le complexe majeur d'histocompatibilité. Donc, on peut être un chanteur drogué et gagner un prix Nobel, je note.

Cette année, le prix Nobel de médecine a été remis à John Gurdon, anglais, et à Shinya Yamanaka, qui, contrairement à ce que son prénom pourrait faire penser, apporte son deuxième prix Nobel de médecine au Japon (et non à la Chine).

La semaine des prix Nobel


Cette semaine est très certainement LA semaine de l’année que vous attendez le plus, après la semaine de Noël, la semaine de votre anniversaire, les cinq (ou plus) semaines de vacances, les semaines contenant des jours fériés (et si possible des ponts) : la semaine de remise des Prix Nobel !

Comment ça, vous n’en avez strictement rien à foutre ? C’est certainement parce que vous ne savez pas de quoi il en retourne exactement. Dans ma grande bonté, je vous propose donc, aujourd’hui, un petit historique et, chaque jour, une petite explication sur le nouveau gagnant.

Commençons par le début : les prix Nobel ont été créé en 1901, dans le but de récompenser des personnes « ayant apporté le plus grand bénéfice à l’humanité ». Cinq prix Nobel sont remis : physique, chimie, littérature, paix et médecine. C’est Alfred Nobel (aussi inventeur de la dynamite, merci Alfred) qui, dans son testament, demande la création de cette récompense dans les 5 domaines en question, demande accompagnée de 32 millions de couronnes (soit 3,5 millions d’euro), ce qui a certainement pu un peu aider à la création de la Fondation Nobel. Vous penserez peut-être que j’ai oublié le prix Nobel de mathématiques… Eh bien non, il n’y a pas de prix Nobel de mathématiques ! Une légende dit que c’est parce que la maîtresse d’Alfred Nobel le trompait avec un mathématicien.

Une infidélité qui avait peut-être un rapport avec ce vilain monosourcil

Ce bon vieil Alfred étant suédois, les prix Nobel sont remis chaque année à Stockholm, plus précisément à l’hôtel de ville, dans le Hall bleu (dont les murs devaient être peints en bleu, mais en fait l’architecte a changé d’avis parce que les briques, c’est bien joli), par le roi de Suède himself. La cérémonie a lieu tous les ans le 10 décembre, pour l’anniversaire de la mort d’Alfred Nobel. Seul le prix Nobel de la paix est remis à Oslo, par le roi de Norvège. Je vous expliquerai pourquoi quand nous connaitrons le fameux gagnant du prix Nobel (il paraitrait que Sarkozy soit nominé… suspense…).

Gagner un prix Nobel, c’est un peu comme gagner au loto (sauf que t’as fait 2-3 trucs un peu plus impressionnants que de cocher des numéros), puisque les lauréats se partagent 8 millions de couronnes (environ 900 000€). Cette récompense est financée par les revenus rapportés par le legs d’Alfred, placé en actions « de bon père de famille ». J’ai tenté de vous expliquer ce que c’était exactement, mais j’ai pas compris ce que j’ai lu, donc je m’abstiendrais.

Où est Charlie ?

Pour chaque prix, des noms sont proposés par des académies ou instituts faisant autorité. Après moult débats qu’on imagine houleux (sauf pour des candidats comme Sarkozy bien sûr), avant l’été et les vacances, le jury (composé de 5 académiciens renouvelés tous les 3 ans) fait une liste de 5 finalistes. Début octobre, le lauréat final est désigné. Les 4 perdants sont inscrits d’office pour le prix de l’année suivante.

Depuis 1974, le prix ne peut pas être posthume, sauf si le lauréat meurt entre la décision du jury et la remise du prix. C’est vraiment pas de bol, mais c’est déjà arrivé, en 2011, pour le prix Nobel de médecine, décerné à Ralph Steinman, mort 3 jours avant l’annonce officielle, peut-être en pensant qu’il était nul et incompris… C’est con.

Il n’y a pas de limite d’âge pour les candidats. Le prix ne peut pas être codécerné à plus de 3 lauréats par discipline (par contre, il peut être attribué à une institution). Les nominations et les délibérations sont gardées secrètes pendant 50 ans, ce qui veut dire qu’on ne connaîtra qu’en 2062 les vannes balancées par les membres du jury en voyant le nom de Sarkozy pour la paix !

Même lui, ça le fait rire